Mohamed Abdelaziz Djaït (1886 – 1970)
Naissance : mai 1886 à Tunis
Décès : 5 janvier 1970 à La Marsa
Nationalité : Tunisienne
Famille : Fils de Youssef Djaït (ancien Grand Vizir de Tunisie), époux de Wassila Baccouche, père de Kameleddine Djaït
Profession : Théologien, enseignant, magistrat
Parcours et fonctions :
– 1910 : Commence sa carrière comme enseignant (mudarris) à Tunis.
– 1919 : Nommé Mufti malékite de Tunis.
– 1945 : Devient Cheikh El Islam malékite.
– 1947–1950 : Ministre de la Justice sous le règne de Lamine Bey.
– 1957–1960 : Premier Mufti de la République tunisienne après l’indépendance.
Contributions et héritage :
Mohamed Abdelaziz Djaït a joué un rôle central dans la transition religieuse et juridique de la Tunisie post-coloniale.
Bien qu’il ait initialement émis une fatwa contre le Code du statut personnel en 1956, il a ensuite accepté les réformes et a été nommé Mufti de la République par le président Habib Bourguiba.
Il est aussi resté célèbre pour son refus catégorique de cautionner l’appel de Bourguiba à interrompre le jeûne de Ramadan en 1960 pour motif de modernisation économique.
Mohamed Abdelaziz Djaït refusa d’émettre une fatwa autorisant la rupture du jeûne, affirmant que la religion ne devait pas être instrumentalisée à des fins politiques ou économiques.
Son fils, Kameleddine Djaït, a également occupé des fonctions religieuses importantes, perpétuant ainsi l’influence de la famille Djaït dans les affaires religieuses et politiques de la Tunisie.
Hichem DJAIT (1935-2021)
Hichem Djaït, né le 6 décembre 1935 à Tunis et décédé le 1er juin 2021, fut un historien, islamologue et penseur tunisien de renom.
Biographie
Issu d’une famille de lettrés et de hauts fonctionnaires appartenant à la bourgeoisie tunisoise, il est le petit-fils du grand vizir Youssef Djaït. Après des études secondaires au Collège Sadiki, il poursuit sa formation en France, où il obtient l’agrégation d’histoire en 1962. Sous la direction de Claude Cahen, il consacre ses premiers travaux universitaires à la pensée économique islamique, avant de soutenir en 1981 un doctorat d’État sur l’urbanisme de la ville de Koufa.
Spécialiste de l’histoire islamique, il revient en Tunisie dans les années 1970 pour enseigner à l’université de Tunis, où il se distingue par ses travaux sur l’histoire médiévale et l’anthropologie historique. Il publie de nombreux ouvrages, traduits en plusieurs langues, explorant la sociologie des religions et les mentalités dans le monde musulman.
Engagé dans une réflexion sur la modernité dans le monde arabo-musulman, il participe à de nombreuses commissions internationales et rédige de nombreux articles sur le Maghreb islamique, les mouvements populaires des premiers siècles de l’Islam, ainsi que sur l’histoire de l’Orient musulman. Professeur émérite, il intervient comme professeur invité dans plusieurs institutions prestigieuses à travers le monde, notamment à Montréal, Berkeley, Naples, Paris et Tunis.
Il est également membre de plusieurs institutions académiques tunisiennes et européennes, et a présidé l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts entre 2012 et 2015.
Principaux ouvrages
- La Personnalité et le devenir arabo-islamique (1974)
- L’Europe et l’Islam (1978)
- Al-Kūfa, naissance de la ville islamique (1986)
- La Grande Discorde : religion et politique dans l’islam des origines (1989)
- La Vie de Muhammad, en trois volumes (2001, 2008, 2012)
- La Crise de la culture islamique (2004)
- La Fondation du Maghreb islamique (2004)
- Penser l’Histoire, penser la Religion (2021)
Contributions collectives
Biographies et récits de vie
Histoire générale de la Tunisie – Le Moyen Âge
Rêver de la Tunisie
Islam et politique au Maghreb
Islam et politique au Proche-Orient aujourd’hui
La Guerre du Golfe et l’avenir des Arabes
Connaissance de l’Islam
Monothéismes et modernités
Les Cultures du Maghreb
Islam, modernité et sociologie politique : le débat